Ma famille, mon refuge

A toute l ' équipe du Stabat,


Les mots me manquent pour décrire ce que je ressens, mais je vais essayer d' exprimer mes émotions.

Quand un week- end de répétition arrive, une excitation s' empare de moi, non seulement à l' idée de jouer ce texte magnifique, mais aussi de retrouver toute l' équipe, pour moi comme une autre famille. Papa d' abord, notre bien- aimé metteur en scène, maman Maïa, qui cuisine et aime ses enfants comme personne, et les frères et soeurs, Thomas, le seul homme de la fratrie, mais aussi les deux grandes soeurs Sophie et Marion, deux plus jeunes, Charlotte et Jade et la petite dernière que nous voyons grandir,non sans émotion, Marie. Pendant deux jours, tout s' arrête autours et s' efface au profit du Stabat. Je pense Stabat, je mange Stabat, je vis Stabat! On respire d' un seul souffle, on se porte les uns- les autres, on rit au même moment et le rire s' empare de tous et grandit, jusqu ' au metteur en scène qui ne l' écarte pas au contraire, qui regarde amusé et bienveillant ce moment de folie jamais ordinaire...Parfois il reprend son rôle, et sonne l' arrêt des festivités, mais souvent il le laisse s' épuiser seul.

Et puis des moment de grâce pure, où l ' un fait passer une émotion, et les autres retiennent leur souffle, et vivent ensemble la douleur, les souvenirs, la pitié...

N' est- ce pas ça le théâtre? Ou ne devrait- il pas être cela?

Je sors à nouveau d' un week- end, les batteries regonflées, le coeur léger et rempli de moments inoubliables, de repas conviviaux, de chaleur humaine, d' Amour!

Et je veux croire que tout cela n' existe qu' ici, que l' extraordinaire et l' ordinaire se côtoient à cet endroit, que le temps pour moi suspend son vol, le temps d' un week- end, que j' ai trouvé mon paradis terrestre, au milieu de la famille Stabat Mater, mon arche de Noé, qui me protège de mon déluge extérieur et intérieur...

Voilà, le Stabat pour moi, c'est tout ça et plus encore, mais la pudeur m' empêche d' en dire plus et pour moi, c'est déjà beaucoup...