25 mars à Grandmont




NOUVELLE REPRÉSENTATION



STABAT MATER I

de Normand CHAURETTE



Jeudi 25 mars 2010
Salle Appel d'Air
Lycée Grandmont Tours.
à 20 h 30

Réservations
02 46 100 261


Merci à l'AALG de nous programmer dans le cadre des activités de l'année 2009-2010.
Son accueil lors de notre promenade poétique du 30 janvier nous est promesse pour le 25 mars.

Reprendre le Stabat Mater est toujours pour toute l'équipe du Nuage Distrait un grand bonheur. Nous ne nous lasserons jamais de partager avec le public les émotions de ce texte si fort.
Mais cette fois-ci s'ajoute le plaisir de retourner sur les lieux de notre première représentation. C'était en 2006. Dans le cadre d'une résidence au Lycée Grandmont, nous avions présenté ce travail d'atelier. Il allait devenir, trois ans plus tard, dans une distribution partiellement modifiée, notre création, présentée à l'Espace Malraux de Joué-lès-Tours, le 8 juin dernier.
C'est grâce à des personnes qui ont su nous faire confiance que l'aventure continue. Merci aussi à elles.
Ne pouvant les citer toutes, il est prudent de n'en citer aucune.
C'est un peu frustrant.
Mais baste ! vous saurez bien vous reconnaître.

NB - Le n'importe quoi chronologique continue (manque de maîtrise de l'outil blog ?). Je date ce message d'une date improbable. Il s'agit de le placer et de le maintenir quelques temps en tête du blog. Si un expert blogueur me donne une méthode moins bidouilleuse, je suis preneur. Il n'est jamais trop tard pour apprendre.

Article du Courrier Français (12 06 09). Philippe Martinet


Article de Philippe Martinet après la représentation du 8 juin
En voici le texte dans un format plus lisible

La mort apprivoisée

Dans Stabat Mater I, on voit des mères venir reconnaître le corps de leur fille qui se sont noyées dans des écluses. A chacune sa manière d'accepter ou de rejeter cette terrible réalité


Jamais facile d'évoquer la mort et d'en faire le thème principal d'une pièce de théâtre. Parce qu'il y a un mystère qui entoure cette réalité incontournable de la vie. Et c'est en plus un sujet tabou dont on ne veut pas parler car il nous détourne de l'agitation fébrile de nos existences et du désir insensé de rester éternellement jeunes. Avec Stabat Mater I de Normand Chaurette. le Théâtre du Nuage Distrait nous entraîne donc sur le chemin qui mène à la mort, que, nous spectateurs, nous suivons avec quelque réticence. Il faut nous convaincre que nous ne serons pas pris dans un piège où le pathos fonctionnerait trop bien, nous anesthésiant et nous privant d'une distance nécessaire à un jugement critique. La pièce que Jean-Marie Lardeau a choisi de monter présente un grand danger qui s'appelle sensiblerie : des mères viennent, dans une chapelle ardente, reconnaître les corps de leurs filles qui se sont noyées dans des écluses. Chacune réagit avec son tempérament, certaines jouent la fausse décontraction, d'autres se réfugient dans les souvenirs heureux, d'autres aussi ne veulent pas voir la vérité en face, et refusent de penser que leur fille peut être morte. Ces mères sont émouvantes dans la façon maladroite qu'elles ont d'accepter ou de refuser cette vérité douloureuse : la disparition d'un être cher. Mais jamais on ne tombe dans un pathos qui serait la solution de facilité pour prendre le spectateur dans une toile d'araignée d'où il ne pourrait s'échapper. Le quotidien ne perd jamais ses droits et ces mères, jouées par des comédiennes qui, avec talent, restent très naturelles, nous émeuvent par leur personnalité jamais bousculée par l'événement tragique qu'elles connaissent. Elles sont agaçantes. drôles. charmantes. sottes, comme elles peuvent l'être dans la vie de tous les jours. La mort est seulement un élément dérangeant qui les oblige à être en léger décalage avec ce qu'elles sont d'habitude. La mise en scène de Jean-Marie Lardeau va à fond dans ce sens, nous présentant des femmes qui ont du mal à entrer dans le moule de mères inconsolables que leur tend la Camarde : voiles noirs, mouchoirs, larmes et révolte coléreuse contre la mort... La vie plus forte que tout. Et la présence de Coccinelle, clown de BD égaré dans cet univers sombre et du préposé qui fait signer les mères quand elles ont reconnu leur fille, contribue aussi à apprivoiser une mort qui ne parvient plus à taire peur...

Philippe MARTINET

Le Stabat à Malraux, c'est fini

Et bien ça y est, le Stabat à Malraux, c'est malheureusement fini...et quelle soirée mémorable! Après une magnifique journée passée tous ensembles à travailler, se soutenir, attendre avec impatience l' heure tant espérée...le spectacle commença enfin, sous la pluie battante, comme si le ciel pleurait lui aussi le chagrin de ces mères...et pendant plus d' une heure, la salle retint son souffle. Nous derrière les rideaux, retenions aussi le nôtre pour guetter un rire, entendre un murmure...mais presque rien...Tant pis, ces mères, nous les avons défendues becs et ongles, corps et âme, sous les yeux et dans les bras du seul homme présent parmis nous, pour les offrir au public, nues, vraies, fragiles, fortes, désinvoltes, endolories, inquiètes....la lumière se mue en noir, et les applaudissements montent, la salle semble sortir avec nous de ce lieu de recueillement, le public nous rappelle. C'est réussi!
Nous avons partagé avec eux la triste destinée de ces mères, ils nous ont offert leur attention, leur écoute...Un vrai moment de partage!
Je ne saurais redire tout l' amour que je ressens pour la Stabat Family...tout ce que je peux dire, et pour offrir une réponse à l' aveu de Jean-Marie, moi quand je suis avec vous, j' ai l' impression de ne plus avoir d' âge, que le temps s' est arrêté.

Stabat Mater, 2ème...

2009.

Faire vivre à nouveau ce qui nous a tant mus et émus trois ans auparavant.

Certains visages sont partis, qui avaient partagé avec nous la première partie de l'aventure et vécu l'éclosion de ce projet.
D'autres sont apparus, qui ont si bien saisi ce qui vit au plus profond de ce Stabat Mater, et qui dépasse le seul champ du texte.

Texte partition, texte poème qui parle si justement de ce que les mots ne parviennent pourtant jamais à décrire.

A vous qui je l'espère viendrez nous voir jouer : prenez le temps de regarder, entendre et écouter les mots de Normand Chaurette, et laissez-vous porter...

Christian Bobin a un jour, écrit ceci :

Christian Bobin a un jour, écrit ceci, dans un livre sur le photographe Edouard Boubat:

D'autres heures suivront, jusqu'à celle où je ne pourrai plus écrire cette phrase et où vous ne saurez plus la lire. Oui, d'autres heures viendront, nécessairement. Ne nous en soucions pas. Pour l'instant, avec nos yeux éphémères, avec nos âmes passagères, saluons-nous, moi en écrivant, vous en me lisant. Boubat passe son temps ainsi, à saluer de jeunes lumières un peu partout sur la terre. Saluer cette vie qui, d'heure en heure, s'apprête à nous quitter, est marque de courtoisie. L'amitié de ce salut fait la terre douce au pas, légère au songe.


C'est dans cet esprit de courtoisie que j'ai souhaité travailler ce Stabat

JML

Sur le programme...

Voici le texte que je me propose de distribuer aux spectateurs à l'entrée du spectacle

Des mères éplorées.

Une chapelle ardente. Des jeunes filles se sont noyées dans les écluses. On ne connaîtra ni les causes ni les circonstances de ces événements tragiques.
Les mères parlent. Elles pleurent, se révoltent, se disputent parfois, tentent de comprendre, disent leur douleur, leur tendresse. S'abandonnent dans une dernière fusion des cœurs.
Elles parlent de paix, de vie, d'amour.
Elles sont poignantes et dérisoires, immenses et minuscules, terribles et parfois drôles.
Face à elle deux hommes. Le préposé et le concierge. Deux manières opposées d'accompagner. On fait ce qu'on peut
Regarder la mort en face, et associer à sa méditation les notions de paix éternelle, de repos et de sérénité, n'est-ce pas une tentative d'apprivoisement, une façon, pour reprendre les mots de Christian Bobin, de " ratisser le chemin par où la mort viendra "
Une leçon de vie faite de mots qui parlent de la mort

quelques vidéos...

Afin de montrer l'ambiance qui règne lors de nos répetitions théâtre, je vous laisse admirer ces vidéos, qui, heureusement pour nous, ne sont que le reflet d'un total bonheur et non de la qualité de notre travail !